Il s'agit ici d'études de plumes, de copeaux de bois et de coquilles d'escargot desssinées à la mine de plomb et rehaussées de crayon de couleur, de gouache, d'aquarelle et d'encre de chine, ce sont donc des techniques mixtes.
Le problème pour le restaurateur est de traiter ces documents pour faire disparaître toutes les traces d'oxydation et de jaunissement subis par le support (papier de type canson) alors que les techniques utilisées ne se traitent pas de la même façon.
En fait, ces 2 études étaient contrecollées sur des cartons 100 % composés de pâte de bois, donc contenant beaucoup de lignine. Or la lignine est un composant photosensible aux ultra-violets et qui contribue à l'acidification et à l'oxydation du papier.
Même si au départ, le papier à dessin était d'assez bonne qualité (de PH assez neutre), il faut savoir que l'acidité migre toujours de l'élément le plus acide vers l'élément le moins acide, il y a donc eu migration de cette acidité du carton vers le papier et c'est ainsi que les études sont pollués par un jaunissement général et des rousseurs diffuses sur tout la surface.
Le traitement va donc être local pour les rousseurs les plus intenses. Puis, le traitement en bain va ensuite devoir être léger et long, tout en procédant à des manipulations extrêmement douces pour ne pas que les écailles de peintures de gouache se décollent. C'est en effet la gouache qui est la technique la plus fragile et difficile à traiter sur ces documents.
Avec beaucoup de patience, on arrive au résultat suivant :
Ces deux études me sont d'autant plus chères qu'elles ont été réalisées par ma mère Marie-Thérèse Lortal en cours de dessin, en classe de troisième au collège de Mont-de-Marsan dans les années 40.