En effet, ce libraire (Il fut breveté libraire - taille-doucier le 21 juin 1820) entreprit de lancer sa « Collection encyclopédique Roret en 1822 et en 1827, date de cet ouvrage, il s’agit déjà de la 2ème édition de la « chimie amusante ».
Le but était de regrouper des manuels pratiques destinés à la vulgarisation des sciences, des bonnes manières, des arts et métiers… Les sujets étaient des plus variés : « plain-chant ecclésiastique », « vinaigirer et moutardier », « poêlier-fumiste », « traité des échafaudages », « l’aérostation », « briquets, allumettes chimiques » etc, etc…
Ci-dessous photo de l'encyclopédie-Roret CARTONNIER (carton, carte, cartonnages, cartes à jouer) édité chez Mulo en 1903.
Roret fit appel à de nombreux professionnels de l'époque.. Chaque ouvrage regroupait le savoir jugé utile sur le sujet avec nombre d'illustrations et détails techniques, avec le plus souvent un atlas ou des planches dépliantes illustrées. le succès, qui répondait aux besoins du public, fut immédiat... A son décès en 1860, il fut remplacé par son fils, Edme RORET, breveté libraire en 1852 et également taille-doucier.
Vingt ans plus tard la collection dépassait les deux cent titres. Elle augmenta jusqu'à la fin du XIXe siècle pour avoisiner les trois cents titres, puis se prolongea jusque vers 1900. À cette date, la maison d’édition disparut pour être rachetée par l'éditeur parisien L. Mulo (lui-même fut racheté par Edgar Malfère éd. à Paris après 1918). Ils continuèrent tous deux à publier les « manuels ». Les éditions prirent fin dans les années 1930. Les encyclopédies Roret sont et resteront un imposant et unique témoignage des savoirs faire artisanaux et technologiques des XVIIIe et XIXe siècles.
Ci-dessous, la table des matières de ce manuel de chimie propose de nombreuses recettes pour faire de l'encre sympathique bleue, verte ou jaune et les divers moyens de la faire disparaître et réapparaître.
Et voici maintenant le travail de restauration qu’il a fallu entreprendre. Il s’agit d’une demi-reliure en veau vert olive et dont les plats sont recouverts de papier à la colle. Les coins étaient usés, le papier extrêmement frotté et la demi-reliure cuir coupée au niveau du mors. (voir les photos des plats en haut de cet article)
Dans un premier temps, j’ai déposé le cuir afin de refaire une demi-reliure avec un veau naturel que j’ai teinté à la couleur du cuir d’origine. J’ai désépaissi l'ancien dos en cuir en prenant soin de ne pas abîmer les dorures ni la pièce de titre et l’ai découpé pour pouvoir le recoller sur le nouveau dos.
Comme vous le voyez sur la photo ci-dessus, une planche dépliante illustrée complétait le texte en fin d’ouvrage mais celle-ci était en bien mauvais état (les précédentes et les suivantes également). Le papier a été brûlé, peut-être par la malencontreuse expérience d’un apprenti chimiste ! Il m’a donc fallu démonter cette planche, la mettre à plat, combler les lacunes par du papier japon, retrouver les plis d’origine et la remettre en place.
J’ai dû également doubler de papier japon très fin tous les hauts de pages tachés d’encre sur le recto et sur le verso, d’une part pour atténuer ces taches et d’autre part pour maintenir le papier qui avait tendance à s’effriter.
J’ai ensuite restauré les coins et refait des retouches de teinte sur les 2 plats. Une petite patine de finition a redonné un bel aspect à cet ouvrage.
Sources : Wikipédia
et le site très enrichissant sur les livres anciens : http://livresanciens-tarascon.blogspot.fr/2010/12/manuel-du-jardinier-nicolas-roret.html