« LA CARICATURE MORALE, RELIGIEUSE,
LITTERAIRE ET SCENIQUE»
FIN DE LA PREMIERE MOITIE DU 19éme SIECLE - 1830-1840
Ce journal satirique hebdomadaire LA CARICATURE fut fondé par Charles Philippon en 1830 afin de combattre le pouvoir de Louis-Philippe. Il fonda également une association pour la liberté de la presse car son journal était constamment sujet à la censure royale.
Les souscripteurs recevaient chaque mois en contrepartie de leur financement une grande lithographie entre août 1832 et 1834. Il s’agissait de lithographies satiriques et souvent anticléricales doublées d’une deuxième petite lithographie figurant une porte qui cachait la satire en elle-même. En soulevant la porte, on comprenait mieux la légende….
Avant et après restauration
Légende de la lithographie : MANUSCRITS RESERVES
A NOTRE REVERENTISSIME ABBE
Lorsque l'on ouvre la porte de la bibliothèque, on découvre une femme un peu déshabillée assise sur un sofa !
Les plus grands caricaturistes en furent les illustrateurs comme Daumier, Traviès, Grandville..
(Source : WIKIPEDIA)
Ces lithographies ont été éditées chez AUBERT, galerie Vérot-Dodat à Paris.
J’ai récupéré sur une brocante un petit lot de ces lithographies dans un état de moisissure et de délabrement extrême mais les sujets en valaient le mal que je me suis donnée pour les restaurer ! Voyez-vous même...
LE GEOLIER - 1832
On voit ici un geôlier et derrière la porte du cachot se trouve une femme (la liberté de la presse probablement) bâillonnée avec pour légende : "Le cachot sera désormais une vérité".
On voit ici combien le papier a souffert de l'humidité, il a perdu toute sa structure et tombe en poussière. Il va falloir ôter toute cette partie malade pour greffer du papier sain de même nature.
Avant restauration Après restauration
ELLE S'HABILLE
Sur cette lithographie, on voit un homme qui attend dans le salon mais qui est impatient de voir ce qui se passe derrière la porte, penché sur la serrure... La femme qu'il attend s'habille...
Malheureusement le papier est complètement moisi dans la marge de gauche et il manque une partie de la porte dont j'ai pu récupérer quelques morceaux en lambeaux. Pour la bonne lisibilité du document, il va falloir reconstituer cette partie manquante.
ET MON ENFANT, DEPUIS LA REVOLUTION, NOUS SOMMES COMME VOUS
On voit une femme en guenilles portant un bébé et frappant à la porte d'un presbytère avec à l'extérieur un tronc pour les pauvres et une affichette où il est écrit : secours aux indigents.
Malheureusement, l'aumône lui est refusée sous prétexte de la pauvreté des prêtres eux-mêmes.
Mais, lorsque l'on ouvre la porte, on voit Messieurs les curés qui font bombance, bonne chère, bon vin, chansons et danses ! On se moque de qui ?
Le papier est comme vous le voyez toujours aussi délabré, la lithographie est déchirée en haut et en bas au niveau de l'ouverture de la porte.
Une greffe de papier sain a été faite, les déchirures ont été réparées, un estompage a redonné un bel aspect à ce document qui reflétait le comportement de certains écclésiastiques de cette époque...